Comité de suivi : la transformation de la Voie pro attendra

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Le comité de suivi de la réforme de la voie pro a eu lieu le mercredi 2 décembre. À la demande du SE-Unsa, l’apprentissage était à l’ordre du jour. Les périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) ont également été abordées au regard de la situation sanitaire. Que peut-on en retenir ?
 
 
Régime dérogatoire pour les PFMP
 
Un arrêté et un décret concernant l’adaptation du nombre de semaines requises pour l’obtention du diplôme devraient paraître prochainement.
Comme l’an dernier, ces mesures réglementaires permettront de réduire le nombre de semaines de stage nécessaires pour valider le diplôme :
  • 5 semaines pour le CAP,
  • 10 semaines pour le bac pro
Ces textes seront étudiés en concertation avec les organisations syndicales courant du mois de décembre avant d’être validés au Conseil supérieur de l’Éducation (CSE) le 7 janvier 2021.
En attendant, il faut continuer à se référer à la FAQ ministérielle.
Par ailleurs, les situations professionnelles simulées en établissement sont encouragées quand le départ en PFMP n’est pas possible. Toutefois, sur le terrain, cela semble ne pas être très simple à mettre en œuvre.
 
 
Mesures exceptionnelles pour les examens
 
La note de prévention-santé-environnement (PSE) relative au certificat de sauveteur secouriste du travail (SST) sera neutralisée. Les formations pourront avoir lieu mais il n’y aura pas de notation.
Concernant le contrôle en cours de formation (CCF) d’EPS, les enseignants pourront avoir recours aux notes du bulletin si une seule note de CCF est validée sur les trois prévues.
Comme pour le lycée général et technique, la certification Pix n’est pas obligatoire cette année et, comme prévu, il n’y aura pas de certification intermédiaire.
Enfin, le ministère réfléchit à la possibilité de valoriser l’expérience professionnelle des élèves en rapport avec leur filière hors cadre scolaire.
 
 
Montée en puissance de l’apprentissage
 
La demande des familles est de plus en plus forte.
Se pose dès lors la question du « portage des actions », autrement dit des supports de mise en œuvre des actions d’apprentissage.
La plupart des académies ont opté pour le groupement d’intérêt public - formation continue et insertion professionnelle (Gip-FCIP) qui permet une offre diversifiée et apparaît comme plus sécurisant puisque l’articulation formation initiale sous statut scolaire/apprentissage reste sous l’égide de l’Éducation nationale. De plus, le travail peut s’effectuer par le biais des CFA académiques installés dans les territoires.
D’autres académies ont opté pour des modèles mixtes incluant structures CFA/Greta pour porter l’apprentissage ou les CFA/établissement.
Quoi qu’il en soit, ces modèles seront probablement amenés à évoluer avec les régions académiques...
 
 
Expérimentation de la mise en œuvre de l’apprentissage dans un LP de Trappes
 
Dans cette mise en œuvre presque idyllique, les instances ont été un moment de véritable dialogue social. Les projets ont été menés de manière concertée avec des professeurs volontaires. La rémunération est transparente et semble correspondre à l’investissment des enseignants.
Dans cet exemple comme dans d’autres, la mise en place d’une section avec un public homogène d’apprentis pose peu de problèmes sur le plan pédagogique ou sur le plan du suivi.
Toutefois, de l’aveu même des pilotes du projet, de grandes difficultés apparaissent quand il s’agit de mettre en place la mixité de publics. Il en ressort une lourde charge de travail et des entorses quasiment inévitables au statut des PLP (annualisation du temps de travail par exemple).
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Les mesures concernant les PFMP étaient attendues, elles sont indispensables. Il faut toutefois accompagner les collègues qui sont épuisés au regard de la charge de travail induite par la transformation de la voie professionnelle (TVP) dans ce contexte de crise. Un accompagnement bienveillant, en particulier des corps d’inspection, sera le bienvenu.
 
Localement, il s’agira d’éviter la « double journée » de travail pour les collègues qui suivent les PFMP tout en assurant les cours pour une partie de la classe. Des solutions existent : report des stages, regroupement d’élèves, ...
 
Si les expérimentations comme celle du LP de Trappes sont intéressantes, elles ne reflètent absolument pas la réalité de la plupart des établissements. Cette « vitrine » comme les campus d’excellence présente un modèle de dialogue social et de concertation. Elle laisse le choix aux équipes de s’engager. C’est rarement le cas sur le terrain.
 
S’il y a des avancées pour certains élèves, de l’innovation pédagogique, il y a une véritable complexification des tâches pour les personnels : suivi et prise en charge des élèves. Certaines lignes rouges ne sauraient être franchies comme l’annualisation du temps de travail. Pour le SE-Unsa, la mixité doit rester l’exception sous certaines conditions et ne pas devenir la règle !