Quand les spécialités ne riment pas toujours avec diversité

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L’esprit de la réforme des lycées était de rendre l’élève acteur de son processus d’orientation et de lui donner la possibilité de choisir librement, outre le tronc commun, les enseignements qu’il suivrait. Le principe était simple : un élève qui choisit ce qu’il étudie parce qu’il a un objectif ou parce qu’il aime la discipline est un élève plus attentif et surtout plus investi.
 
 
Une théorie alléchante, une réalité qui l’est beaucoup moins
 
Faute de moyens, des seuils ont été établis pour l’ouverture de certaines spécialités. Aussi, l’offre de formation s’est vue restreinte dans certains établissements. Par exemple, on est très loin de retrouver en nombre des spécialités telles que LLCE espagnol.
 
Si la réforme a vu disparaître les séries, force est de constater que les stigmates de la série S réputée d’excellence demeurent. Le poids des spécialités scientifiques est ainsi encore très présent dans l’esprit et le choix des élèves. En première, la spécialité mathématiques représente 60,6 % de l’ensemble des demandes, suivie par SES (43,6 %), Physique-Chimie (41,5 %) et SVT (39,5 %). En parallèle, la triade mathématiques- physique/chimie-SVT était la plus suivie.
 
En terminale, même constat : les combinaisons de spécialités scientifiques représentent près de la moitié des choix des élèves. La spécialité mathématiques, même si elle fait partie des plus abandonnées, représentent 41 % de leur choix, 34 % pour la physique/chimie et 27 % pour les SVT.
 
 
Une lente évolution…
 
Les choses évoluent tout de même un peu. On constate en effet qu’en matière de progression, en première, ce sont les spécialités en sciences humaines qui augmentent le plus : SES (+ 5,7 %), histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (+ 3,6. %), humanités, littérature et philosophie (+ 2,8 %). En parallèle, La triade histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques – humanités, littérature et philosophie – sciences économiques et sociales connaît la plus forte augmentation (+ 1,5 %). De plus, en terminale, l’une des spécialités la moins abandonnée est SES qui est d’ailleurs l’une des plus suivies.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Le SE-Unsa revendique un financement à la hauteur d’une offre de formation la plus large possible afin de ne pas dévoyer l’esprit initial de la réforme et laisser effectivement toute liberté aux élèves de choisir leurs enseignements de spécialité en accord avec l’orientation choisie mais aussi avec ce qu’ils aiment.
 
Il est compréhensible que les CPGE scientifiques et les filières scientifiques de l’université attendent de leurs futurs étudiants qu’ils aient suivi des enseignements de spécialités scientifiques mais, pour d’autres formations, des parcours non scientifiques méritent tout autant d’être valorisés.
 
La réforme a fait disparaître les séries et il ne faudrait pas que les organismes de formation les recréent, de fait, en recrutant leurs étudiants à partir de représentations erronées qui associeraient bons élèves et sciences uniquement.