La circulaire de rentrée du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse est un exercice réussi de compilation de 10 mois d’annonces. Cependant, pour le SE-Unsa, des déclarations disparates, formulées tantôt par le président de la République, par la Première ministre ou par le ministre lui-même, ne font pas une politique éducative cohérente et ambitieuse. Aucune rupture ni même évolution de cette politique, aujourd’hui rejetée par tous, n’est envisagée.
Où sont les mesures concrètes qui permettraient à tous les élèves de réussir, puisque c’est bien là l’ambition que doit porter l’École ? Marteler l’excellence comme un mantra ne suffira pas à répondre à cet enjeu. Le CNR-Éducation, dispositif facultatif et qui n’est pas conçu pour être déployé dans l’ensemble des établissements, n’est pas non plus la mesure adaptée. Enfin, la volonté répétée d’améliorer la mixité scolaire restera un vœu pieux, en l’absence d’un véritable dessein politique.
Si la protection des élèves (lutte contre le harcèlement, les discriminations…) comme priorité absolue n’est pas contestable, l’ensemble des personnels, sans exception, doit y être associé. Les CPE et les psychologues de l’Éducation nationale ne peuvent pas rester les invisibles de cette circulaire de rentrée, contrairement à leur implication sans faille sur le terrain.
Pour le SE-Unsa, introduire et conclure cette circulaire « inventaire à la Prévert » sur la revalorisation salariale confirme la logique néolibérale de la gouvernance Macron : rémunérés plus, les personnels doivent plus, l’École doit tout.
Paris, le 6 juillet 2023
Élisabeth Allain-Moreno
Secrétaire générale du SE-Unsa
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