Les annonces du Président de la République sur le retour en classe des élèves et la réaffirmation de l’obligation scolaire ont sonné comme une bonne nouvelle pour clore une année scolaire interrompue brutalement le 13 mars.
C’était compter sans le nouveau protocole avec des allègements, certes, mais aussi des contraintes qui pèsent toujours, comme le « mètre de distance latéral » à l’élémentaire et au collège et le non brassage des groupes. Non seulement c’est un décalage sur le fond entre le retour de tous annoncé et des règles qui ne le permettront pas partout, mais c’est aussi un décalage dans le temps avec la publication du protocole mercredi seulement, et encore sous réserve d’éventuelles modifications après une relecture par la Haut Conseil de la Santé Publique.
Dès dimanche soir, le SE-Unsa avait alerté sur un possible écart entre les annonces grand-public et les instructions officielles internes qui suivraient, quand elles suivraient.
Le SE-Unsa dénonce cette mise en porte-à-faux des acteurs de terrain et alerte l’opinion publique.
Cette dernière étape fait craquer de nombreux personnels du service public d’éducation qui connaît sa troisième réorganisation depuis le 11 mai dans des délais intenables.
Elle intervient par ailleurs dans un contexte où une petite musique de « profbashing » s’est installée sur l’air de « c’est de leur faute si les enfants ne reviennent pas à l’école ». Cette petite musique ferait presque oublier les conditions de la première reprise « partielle et progressive » avec un protocole très strict et des objectifs pas toujours compatibles entre eux : maintien de la continuité pédagogique, accueil des enfants de personnels prioritaires, ciblage de niveaux de classe ou d’élèves plus fragiles, volontariat des familles.
Lundi 22 juin, l’École Publique et ses personnels, fiers du travail déjà accompli, seront cependant à nouveau au rendez-vous pour leurs élèves.
Paris, le 17 juin 2020
Stéphane Crochet
Secrétaire général
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