Les premiers résultats des concours de recrutement tombent et sans surprise ils sont alarmants. Sans surprise non plus le ministère persiste dans son déni. Quels que soient les résultats finaux en juin, il n’est pourtant plus possible d’ignorer que le nombre de professeurs de maths, d’allemand, d’anglais, de professeurs documentalistes, de professeurs des écoles censés venir gonfler les rangs des équipes éducatives des écoles, collèges et lycées sera moins élevé que prévu. À la question de leur nombre s’ajoutera celle de leur parcours antérieur qui déterminera la quotité de service qu’ils pourront assurer. Du fait de la réforme de la formation initiale, ceux qui ne seront pas issus d’un parcours Meef (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) assureront un demi-service pour consacrer l’autre moitié à leur formation.
Après des difficultés sérieuses en septembre 2021, l’habituelle rentrée « techniquement » réussie est ainsi sérieusement menacée pour septembre 2022.
C’est alarmant pour les conditions de scolarité des élèves : on court le risque important d’un manque d’enseignants, CPE et PsyEN. C’est alarmant pour les équipes éducatives déjà fragilisées par cinq années de choix budgétaires en contradiction avec les exigences liées, entre autres, aux réformes ministérielles engagées pendant le quinquennat. C’est alarmant enfin pour les nouveaux personnels d’enseignement et d’éducation, premiers lauréats d’une mauvaise et illisible réforme des concours et de la formation initiale.
Le SE-Unsa alerte depuis des mois : les métiers d’enseignant, de CPE et psychologues de l’Éducation nationale ne trouvent plus preneurs par voie de concours, et il serait vain de compter sur le renfort de contractuels dont les candidatures s’effondrent elles-aussi. Allongement de la durée d’études, faiblesse de la rémunération, déconsidération, conditions d’entrée dans le métier synonymes de mise à l’épreuve : a-t-on jamais vu un employeur se donner aussi peu les moyens d’attirer des candidats ?
Pour le SE-Unsa, le ou la future ministre aura pour première mission de tout faire pour que les élèves aient des professeurs à la rentrée prochaine, puis il ou elle aura à s’attaquer résolument au défi de l’attractivité de métiers de l’Éducation nationale.
Paris, le 12 mai 2022
Stéphane Crochet
Secrétaire général
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