Recrutement des enseignants : le concours en fin de M2, pour le SE-Unsa c’est NON !

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Les concertations sur la réforme de la formation initiale et sur le nouveau concours 2022 ont repris dans le cadre de l’agenda social. Mercredi 26 février, lors d’une nouvelle concertation, le texte officiel de cadrage des formations dispensées dans le cadre des masters MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) sera discuté avec les organisations syndicales avant un passage en comité technique ministériel le 12 mars.

Ce texte intègre le déplacement des concours de recrutement à la fin du master. Pour le SE-Unsa, il n’est pas acceptable d’acter ce changement de paradigme sans plus de débat. Ce ne sont pas les travaux qui ont avancé en parallèle sur les épreuves des futurs concours qui nous ont convaincus des progrès qui seraient portés par cette énième réforme de la formation initiale des enseignants et CPE.

Les dernières informations dont nous disposons prévoient des épreuves essentiellement disciplinaires et théoriques. Pour le SE-Unsa, cela ne garantira en rien que le ou la futur.e professeur·e saura mettre en œuvre les conditions de l’acquisition de ces savoirs par les élèves. En revanche, il laisse à penser à celui ou celle qui le prépare, que le métier se limitera à l’élaboration de séances d’enseignement, sans tenir compte de la capacité à les mener dans la réalité de la classe, ni des interactions avec les élèves et des élèves entre eux notamment.

Le SE-Unsa regrette ainsi que des pans entiers de nos métiers soient occultés, comme la pédagogie et les gestes professionnels, mais aussi le travail en équipe et avec les partenaires, la connaissance de la réalité de l’exercice du métier et celle de la diversité des élèves… Ce sont autant d’éléments indispensables aux futurs enseignants.

Au-delà de la direction d’école, le SE-Unsa a rappelé que la carence en médecine de prévention et le problème global des conditions de travail dans le ministère de l’Éducation nationale doivent être traités. Qu’il s’agisse des enseignants ou d’autres catégories de personnels, le rythme des injonctions, cohérentes ou non, parfois paradoxales, conduit à la perte de sens de nos métiers.

Le ministère répondra que c’est le master Meef qui permettra l’acquisition de l’ensemble de ces compétences, mais le hiatus est bien qu’avec des concours essentiellement disciplinaires, les étudiants se détourneront des INSPE et de leurs masters Meef.

Le SE-Unsa refuse ce schéma de recrutement qui ne répond pas aux enjeux éducatifs.

 
Paris, le 21 février 2020,
Stéphane Crochet
Secrétaire général du SE-Unsa
 
Attachée de presse :
Brigitte Biardoux
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