Surfant sur l'attribution des JO 2024 à la ville de Paris, notre ministre a profité de la Journée nationale du Sport scolaire pour présenter son plan "Horizon 2024" pour le sport à l'École, sans jamais utiliser le terme complet Éducation physique et sportive.
Quand Jean-Michel Blanquer annonce que "nous avons désormais 7 ans devant nous pour préparer la nation à accueillir les JO", "7 ans pour que l'École soit à la pointe du sport", on comprend désormais pourquoi il ne pouvait parler sport à l'école avant que les JO 2024 soient officiellement confiés à notre pays.
Notre ministre a alors prétexté de cette journée pour dérouler son projet :
- création d'une filière "métiers du sport" au lycée ;
- création de 1000 sections sportives supplémentaires ;
- création dès la rentrée 2018 d'un label "Génération 2024" : les établissements obtenant ce label auraient la possibilité d'être accompagnés et visités de sportifs de haut niveau, de créer des partenariats avec des clubs sportifs, d'organiser des évènements sportifs d'ampleur ;
- formation de 10 000 jeunes officiels (arbitres, reporters, secouristes, ...) pour participer à l'encadrement des JO 2024 ;
- création d'une fête nationale du sport déjà programmée pour 2018 (13 septembre) ;
- nomination d’un référent Éducation nationale pour les JO.
Il a aussi ajouté voir en la création de la filière "métiers du sport" une opportunité pour détecter au plus tôt "les jeunes se destinant aux métiers du sport" et résoudre ainsi les problématiques de surcharge de la filière Staps.
En pleine concertation sur la réforme du premier cycle universitaire, cette annonce vient percuter les réflexions en cours rendant obsolètes certains débats, notamment ceux sur la filière Staps.
Si le SE-Unsa se réjouit, comme la majorité des citoyens français, d'accueillir les jeux olympiques et paralympiques 2024, s'il voit d'un très bon œil la dynamique que ces JO vont créer pour les fédérations du sport scolaire, il affirme que les valeurs de l'olympisme, seules, ne font pas le quotidien de tout enseignant ou tout élève.
L'École n'a pas vocation à recruter dès l'école primaire les acteurs du sport de demain.
La mission de l'école est avant tout d'enseigner l'Éducation physique et sportive où maîtrise, responsabilité, organisation de son travail personnel, langage du corps… sont les garants de la place importante accordée à l’élève, ses compétences et son projet personnel.
Le SE-Unsa reste prudent quant à ces annonces peu crédibles et sera très vigilant sur leur éventuelle mise en place. Par ailleurs, lors de ces annonces, jamais la question des moyens n'a été évoquée. Or il va bien falloir financer ce plan coûteux.
Le SE-Unsa avait déjà dénoncé cette vision élitiste de la pratique sportive à l'école (relire notre article : L'EPS selon Blanquer) et ne laissera pas cette dernière mettre en péril l'EPS, le sport scolaire et ses fédérations (UNSS et Usep) et impacter, de fait, parcours scolaires des élèves et métiers des enseignants.