Suspension de l’EPS en milieu clos : le SE-Unsa dénonce une décision qui manque de bon sens

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Lors d’une réunion sur la situation sanitaire avec le ministère lundi 18 janvier, le SE-Unsa est revenu particulièrement sur le sort qui est fait à l’EPS.
 
Une pratique nécessaire possible en toute sécurité 
 
Les enseignants d’EPS sont de vrais professionnels de la sécurité, car la sécurité est inhérente à la pratique de l’EPS. Pour le SE-Unsa, la décision de suspendre l’EPS dans les espaces clos témoigne d’un manque de reconnaissance et de bon sens.
D’une part, les cours d’EPS se déroulent avec de multiples précautions depuis des mois et le SE-Unsa n’a pas connaissance de données confirmées par les autorités de santé constatant un risque particulier de contamination pendant les cours d’EPS. D’autre part, une concertation avec les acteurs concernés aurait permis d’éviter un arrêt brutal de l’enseignement de l’EPS.
Rendre l’EPS inopérante, c’est sacrifier le dernier espace de plaisir pour notre jeunesse en négligeant l’importance de la pratique sportive, source d’épanouissement physique et moral pour nos élèves dans une crise qui est vouée à durer.
 
 
L’absence de préconisations en ce sens des autorités de santé
 
L’enseignement de l’EPS se déroule dans des bâtiments dont les surfaces comme les volumes sont incomparables avec les salles de classe. Un gymnase de taille habituel se définit par une surface au sol de 1 000 m2 et un volume de 7 000 m3, à rapporter à une salle de classe de 35 m2 et un volume de 80 m3.
En quoi enseigner le badminton dans un gymnase avec un volume d’air de 6 776 m3 est-il dangereux ?
 
Les gymnases de 22mx44m (type C) représentent environ 950 m2, soit 27 m2 par élève pour une classe de 35 élèves.
Les gymnases de 15mx27m (type A) représentent environ 405 m2, soit 11 m2 par élève pour une classe de 35 élèves.
 
Certaines Apsa enseignées en milieu clos se prêtaient facilement au respect de la distanciation (badminton, danse, course, tennis de table, etc…).
 
Rien ne démontre que les mesures retenues jusque-là par les enseignants d’EPS n’aient pas été positives par rapport à la pandémie.
 
Pour le SE-Unsa, le gouvernement doit retenir une jauge maximale rapportée à la surface et au volume disponible pour l’enseignement de l’EPS.
 
 
L’arrêt brutal de cet enseignement
 
La mesure retenue par le gouvernement conduira souvent à un arrêt de l’enseignement de l’EPS puisqu’à cette période de l’année les sols peuvent être gelés tout ou partie de la journée. Cela aurait un impact sur la pratique sportive des élèves mais aussi sur leur équilibre global.
 
Les communes ne sont pas suffisamment équipées en installations sportives extérieures pour répondre aux besoins de tous les établissements scolaires. En l’état des possibilités de pratiques, ou plutôt de l’impossibilité des pratiques scolaires, l’enseignement va s’arrêter ou alors les enseignants vont en être réduits à promener leurs élèves. Cela n’est pas sérieux.
 
 
L’inégalité de traitement entre les élèves
 
En fonction de la localisation géographique de leur établissement, là où la pratique scolaire de l’EPS pourrait être possible et là où elle ne le serait pas, en fonction du moment de la journée où certaines classes pourraient accéder à cette pratique tandis que les autres classes ne le pourraient pas, il existe des différences de traitement. Au sein d’un même établissement, d’une même classe, des différences de traitement vont apparaître. Quel impact pour l’orientation via Parcoursup, notamment ?
 
 
L’importance de la pratique sportive à ces âges et les conséquences de l’arrêt de la pratique sportive
 
La pratique d’activités physiques est une question essentielle de santé publique. Alors que les modes de vie sédentaires liés à la « culture des écrans » s’installent progressivement et que le surpoids ou l’obésité, notamment chez les enfants ne cesse d’augmenter, le temps consacré à l’activité physique tend à diminuer. La crise sanitaire subie depuis des mois impacte l’équilibre des élèves.
 
Si l’EPS est le 3e volume horaire enseigné après les mathématiques et le français, c’est bien parce qu’elle contribue à l’acquisition des apprentissages fondamentaux par les élèves au même titre que les autres champs disciplinaires. En ce moment, elle est donc tout particulièrement nécessaire.
 
 
Pour le SE-Unsa, le bon sens doit s’appliquer aux conditions de la pratique de l’EPS en permettant sa reprise notamment par des aménagements locaux. Il faut s’intéresser aux élèves dans leur globalité. L’EPS leur est nécessaire pour mieux vivre cette période difficile.
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