Voie pro : aux Sables d’Olonne, le président continue de louvoyer

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Lors de sa longue visite au lycée Tabarly des Sables d’Olonne, le président de la République a continué d’esquisser son projet de réforme de la voie professionnelle. Malheureusement, comme à chacune de ses prises de parole, le flou perdure quant à ses intentions. Or, la profession s’inquiète et s’impatiente : elle a besoin de savoir concrètement ce que prépare l’exécutif.
 
Loin d’être rassurants, le Président et sa ministre déléguée à l’enseignement et à la formation professionnels distillent toujours les mêmes formules qui semblent de bon sens et simples à mettre en œuvre. Cependant, nombre de ces mesures envisagées, comme la fermeture de certaines filières et l’ouverture de nouvelles, sont bien plus complexes à gérer puisqu’il faut envisager des reconversions parfois lourdes, tant pour les enseignants que pour les régions qui ont la charge des équipements des lycées.
 
Concernant l’augmentation des périodes de stage (PFMP), personne ne voit comment cela peut se mettre en place sans amoindrir l’enseignement général qui, pour le Président, est fondamental pour élever le niveau de formation. La quadrature du cercle sera difficile à résoudre sans toucher aux statuts des professeurs de lycée professionnel que le SE-Unsa défendra avec force.
 
La nouveauté des annonces faites au lycée Tabarly, c’est peut-être que la réforme serait « très progressive » et fruit d’une « concertation approfondie ». Pour le SE-Unsa, cela ne suffit pas à rassurer une communauté éducative échaudée par des discours de la méthode qui ont servi à cacher des intentions bien affirmées.
 
Le SE-Unsa demande que le comité de suivi de la réforme de la voie professionnelle soit prorogé pour faire un vrai bilan partagé de la réforme précédente. Malgré les déstabilisations des réformes successives, tout n’est pas à jeter au lycée professionnel, comme le Président le laisse penser en creux, au gré de ses discours. Enfin, l’apprentissage, tant vanté par l’exécutif, est un dispositif qui ne peut pas être un modèle absolu pour le lycée professionnel et ses élèves jeunes et souvent fragiles.
 
 
Paris, le 14 septembre 2022
 
Stéphane Crochet
Secrétaire général
 

Attachée de presse :
Brigitte Biardoux
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