L’assemblée générale de l’Usep s’est tenue les 19 et 20 octobre à Tours. A l’orée d’un nouveau mandat, sa présidente a affirmé sa détermination de faire de l’Usep un acteur incontournable de l’Héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, et de renforcer la place de la fédération du sport scolaire du 1er degré au sein de l’école publique.
L’Usep, une fédération indispensable…
Forte de ses plus de 800 000 licenciés répartis sur 8 000 écoles à travers la France métropolitaine et ultramarine, l’Usep est la 4e fédération sportive de France. Comme l’a rappelé sa présidente, Véronique Moreira, lors de son complément oral au rapport moral pour l’année 2024, devant les 92 comités Usep présents, l’Usep a su démontrer son efficacité au service du sport scolaire et de l’enfant, dans un champ qui dépasse largement l’activité physique et sportive. L’Usep a également beaucoup contribué à la promotion des JOP 2024, en organisant plus de 5 000 rencontres dans le cadre du dispositif Les enfants font leurs Jeux, et en réalisant un carnet de l’enfant de qualité, validé par le comité olympique. La fédération souhaite entretenir l’élan initié par les Jeux et se tourne déjà vers la semaine olympique et paralympique 2025, seule action considérée dans l’Héritage des Jeux.
En proposant notamment des ressources diversifiées en élémentaire et en contribuant, à travers ses activités, à une meilleure appréhension des rôles sociaux en maternelle, l’Usep n’a de cesse de mettre en avant sa qualité et sa spécificité : éducation à l’empathie, déploiement du Savoir rouler à vélo (plus de 150 000 attestations du bloc 3 délivrées par la fédération), implication et sensibilisation de l’enfant au développement durable et à la santé, partenariat avec le Clemi dans le cadre des P’tits reporters Usep, rencontres sportives associatives toujours plus nombreuses favorisant les échanges entre les enfants et l’inclusion des élèves à besoins éducatifs particuliers… Autant d’initiatives qui soulignent l’investissement considérable de la fédération dans le développement d’un enfant bien dans son corps et dans sa tête, mais bien aussi avec les autres, dans sa singularité et dans son environnement.
…mais toujours en quête de reconnaissance
Pour autant, l’Usep souffre toujours de la comparaison avec son corollaire du second degré, l’UNSS. Alors que le développement des associations sportives affiliées à l’UNSS est favorisé par le concours des 35 000 enseignants d’EPS qui en assurent statutairement l’animation à hauteur de 3h hebdomadaires, l’Usep doit exister avec seulement 260 équivalents temps plein, dont 60 personnels de l’Éducation nationale. Ce qui rend l’action de l’Usep d’autant plus remarquable.
Un constat appuyé avec force par son directeur national, Jérôme Vandenabeele qui, par la même occasion, a rappelé le positionnement de l’Usep, partagé par le SE-Unsa, sur une APQ dispensée en dehors des temps d’enseignement, afin que le dispositif n’existe pas au détriment de l’EPS. Par ailleurs, l’Usep refuse de contribuer à la confusion entre APQ et EPS, entretenue par le ministère et qui a fait tant de mal au sport scolaire.
Toujours en quête de plus de visibilité, l’Usep a entrepris la refonte de ses sites Internet national et locaux, a créé Jeu de mains, jeu de citoyens, un jeu qui se veut, entre autres, un outil d’inclusion, et en poursuivant ses partenariats avec de nombreuses fédérations sportives.
L’avis du SE-Unsa
Cette assemblée générale marque un nouveau départ pour l’Usep, à la tête de laquelle Véronique Moreira a été largement réélue pour un ultime mandat. La fédération du sport scolaire 1er degré doit gagner en visibilité pour continuer à développer son modèle qualitatif, dont les nombreux exemples ont ponctué cette assemblée. À cette fin, elle doit être assurée du soutien renforcé du ministère de l’Éducation nationale, qui ne met pas suffisamment en avant sa singularité et son expertise dans le domaine de l’activité physique et sportive de l’enfant, mais aussi de l’éducation à la citoyenneté, valeur phare du sport scolaire.
Au lendemain des JOP 2024, l’Héritage qui en sera légué à la jeunesse ne peut ignorer un acteur aussi indispensable que l’Usep dans sa transmission. Il faut espérer que la réécriture des programmes d’EPS des cycles 1 à 3, annoncée par l’inspection générale durant cette assemblée, sera l’occasion pour le ministère, plutôt que de promouvoir des dispositifs cosmétiques, de réaffirmer la place du sport scolaire pour une nécessaire complémentarité, et de reconnaître l’Usep comme son émanation la plus légitime dans le 1er degré.
Le SE-Unsa continue de revendiquer l’affiliation à l’Usep pour toute association sportive dans le 1er degré.
