Carte scolaire 1er degré : les moyens engagés ne répondent pas à l’ensemble des besoins

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La carte scolaire 2021 prévoyait la création de 2 489 postes dans un contexte de baisse des effectifs (- 73 119). Le SE-Unsa avait posé une alerte : même si cette dotation positive était une bonne nouvelle, les emplois supplémentaires ne permettraient pas de répondre à l’ensemble des besoins de l’école primaire.
En effet, les élèves ne bénéficient pas d’un accompagnement à la hauteur de leurs besoins, les dispositifs spécialisés sont en nombre insuffisant, et les personnels en charge de leur suivi sont en tension permanente.
 
Une fois les opérations de carte scolaire terminées, le SE-Unsa a mené une enquête auprès de ses sections départementales pour faire un point de situation.
Voici les principales données recueillies auprès de 62 d’entre elles.
 
 
Un tiers des départements voient leur dotation baisser
 
Alors que la dotation nationale est importante dans le 1er degré, près d’un tiers des départements voient leur dotation départementale baisser.
 
 
Les élèves d’Ulis ne sont pas comptabilisés partout dans les effectifs
 
Dans 1 département sur 5, les élèves d’Ulis ne sont toujours pas comptabilisés dans les effectifs.
 
 
Le dédoublement des classes de grande section est opérationnel en Rep+, mais pas encore en Rep
 
Les classes de CP et CE1 sont toutes dédoublées en Rep+, et le sont presque toujours en Rep.
C’est loin d’être le cas en ce qui concerne les classes de grande section (GS). Si en Rep 64,1 % des GS sont dédoublées et un tiers des GS le sont partiellement, seules 72,41 % des classes de GS de Rep sont dédoublées totalement ou partiellement.
Ainsi plus d’un quart des classes de grande section en Rep ne sont pas du tout dédoublées.
 
 
La limitation à 24 élèves des effectifs de GS, CP et CE1 est loin d’être atteinte hors éducation prioritaire
 
La limitation des effectifs de GS, CP et CE1 à 24 élèves hors éducation prioritaire sera effective à la rentrée 2021 dans près d’un tiers des départements, et partiellement dans 6 départements sur 10.
 
 
 
Le fléchage des moyens spécifiques pour les décharges de direction des écoles de 1 à 3 classes n’est pas prévu dans un tiers des départements
 
Le nouveau régime de décharge de direction des écoles de 1 classes (6 jours/an) et de 2 et 3 classes (12 jours/an) est pris en compte dans 9 départements sur 10.
Néanmoins, un tiers des départements ne prévoient pas de fléchage de moyens pour assurer ces décharges de direction.
 
 
Le poste de référent direction se fait souvent sans décharge supplémentaire

Le poste de référent direction existe dans plus de 60 % des départements. Mais plus de 20 % d’entre eux n’ont pas de décharge pour assurer ces missions supplémentaires.

 
 
Les Rased ne sont pas prioritaires, la gestion du handicap non plus
 
Malgré les besoins conséquents, le nombre de postes d’enseignants en Rased (maîtres E et maîtres G) augmente dans moins de 10 % des départements.
La situation des PsyEN est à peine meilleure puisque leur nombre de postes augmente dans moins de 15 % des départements.
Enfin, des créations de postes d’enseignants référents pour la scolarisation des élèves handicapés (ERSH) n’ont été décidées que dans 40 % des départements, et un poste de professeur ressource autisme est fléché dans moins de 60 % des départements.
 
L’avis du SE-Unsa
La dotation de postes 2021 pour le 1er degré a permis un rattrapage nécessaire. Malheureusement, elle n’est pas à la hauteur des besoins, qu’il s’agisse du recrutement de personnels spécialisés en Rased, de personnels pour la gestion des Pial, d’enseignants référents pour suivre la scolarité des élèves en situation de handicap, ou encore du renforcement indispensable des moyens de remplacement.
L’année scolaire 2021-2022 s’annonce déjà comme une année sous tension.