Le Comité de suivi de la réforme de la voie professionnelle s’est déroulé le mercredi 15 décembre. Au-delà des sujets d’actualité, que peut-on en retenir ?
Une actualité redondante
Les PFMP sont, encore et toujours, au centre des préoccupations. En effet, une réflexion est actuellement en cours sur l’organisation des périodes de stage. Il s’agirait de donner plus de souplesse au calendrier et de favoriser les visites en binôme.
On peut d’ailleurs espérer avant la fin de l’année civile une publication du texte sur l’adaptation du nombre de semaines requis pour valider le diplôme lors de la session 2022.
Par ailleurs, la question de la rénovation des diplômes est en débat. La carte des formations va donc évoluer. On peut s’attendre à certaines fermetures de formations et des suppressions de certifications là où il n’y a pas de débouchés ou pas de candidats.
Enfin, le chef-d’œuvre fait toujours parler de lui. Le ministère encourage les chefs-d’œuvre de la République (projets en lien avec des organismes publics). Le développement des partenariats est donc indispensable.
Pour le SE-Unsa, la question des PFMP est centrale. C’est l’essence même du lycée professionnel. La réécriture de la circulaire régissant les stages est nécessaire mais doit se faire dans un cadre sécurisant pour les élèves et pour les personnels.
Le chef-d’œuvre mis à l’honneur
Le concours de la fondation Colbert – Institut de France a consacré le travail des élèves d’un CAP Coiffure en Martinique. Ouvert à tous, et pas seulement aux grandes structures, ce concours pourrait à terme participer au développement de l’attractivité de la voie professionnelle.
C’est dans le même esprit que la Semaine des lycées professionnels s’est déroulée du 6 au 11 décembre 2021. Encore peu relayée médiatiquement, cette première édition demande à s’installer dans le temps pour assurer une promotion de la voie professionnelle.
Pour le SE-Unsa, le chef-d’œuvre constitue un projet intéressant mais les moyens (en temps, en heures et en budget matériel) ne sont toujours pas à la hauteur des enjeux et des ambitions. À l’instar d’autres dispositifs ces projets, si l’on y met les moyens, peuvent pourtant contribuer à redorer le blason de la voie professionnelle.
Les Campus des métiers et qualifications (CMQ) : vitrines de la voie pro
De très beaux projets ont été présentés. À Versailles, le CMQ autour de la gastronomie et du patrimoine constitue une véritable ruche, une plateforme innovante. De même, le campus normand des énergies exposa son travail sur les chantiers école. Cette méthode extrêmement pertinente en lien avec le tissu économique local est, qui plus est, porteuse en matière d’emploi.
Plus singulier, le CMQ du Touquet met l’hôtellerie à l’honneur avec un concours qui poussent les différents établissements participants à faire preuve d’une grande créativité et d’une grande précision dans la construction de leurs chefs-d’œuvre.
Toutes ses productions sont très enthousiasmantes mais peu représentatives du quotidien de la plupart des lycées professionnels.
Pour le SE-Unsa, les CMQ constituent un produit d’appel, une vitrine pour la voie professionnelle. Malheureusement, ce modèle n’est pas duplicable et adaptable dans toutes structures. Leur développement doit assurer un certain maillage territorial et bénéficier aux plus petites structures quelles que soient les filières de formation.
Des statistiques alarmantes
11 000 élèves de moins à la rentrée 2021. Les sorties en cours de formation sont préoccupantes dans nos LP.
Notons que cette fuite d’élèves ne profite pas au lycée général et technologique. Nos jeunes privilégieraient plutôt les contrats d’apprentissage notamment en CAP et quelques autres formations hors Éducation nationale comme l’agriculture alors même qu’une meilleure réussite scolaire n’y est pas assurée.
En outre, les chiffres montrent un écart filles/garçons peu surprenant mais très dérangeant. Les garçons sont davantage représentés en voie professionnelle. Au sein de nos LP, ils sont beaucoup plus nombreux dans les filières industrielles.
Un phénomène de concentration nous alerte également : 80 % de nos élèves se retrouvent dans 10 formations que ce soit en bac pro ou en CAP.
Pour le SE-Unsa, ces chiffres doivent nous alerter sur l’attractivité de la voie professionnelle. Pour ne plus se payer de mots, il faut mettre les moyens nécessaires à la promotion de cette voie de formation.
De plus des simplifications et allègements de la réforme doivent être appliqués le plus rapidement possible.