Ce lundi 25 août, le SE-Unsa a été reçu en audience par le conseiller social et la conseillère enseignement professionnel de la ministre de l’Éducation nationale, le haut-commissaire à l’enseignement et à la formation professionnels et la directrice de la Dgesco pour porter nos revendications sur la terminale bac pro et notamment sa fin d’année.
Le ministère reste ferme malgré le fiasco de cette fin d’année scolaire
Le ministère a réaffirmé son attachement à la réforme de la voie professionnelle, qu’il juge essentielle pour mieux préparer les élèves à l’insertion ou à la poursuite d’études.
Pourtant, alertée par le SE-Unsa dans le cadre intersyndical en fin d’année scolaire, la ministre avait missionné plusieurs enquêtes auprès des différents acteurs de la communauté éducative.
Si tous nos interlocuteurs ont reconnu les difficultés rencontrées sur le terrain - absentéisme en fin d’année, calendrier inadapté des épreuves, perturbations des PFMP - et en ont ignoré d’autres comme les effets collatéraux sur les classes de seconde et première (que nous n’avons pas manqué de leur rappeler), le ministère n’entend malheureusement pas remettre en cause les fondements du dispositif.
Des ajustements annoncés du bout des lèvres
Des ajustements ont cependant été annoncés : ainsi il est donc envisagé de repousser les examens ponctuels du bac pro de deux semaines en y intégrant l’épreuve de PSE, de réduire le parcours différencié de 6 à 4 semaines afin de redonner 2 semaines d’enseignement et donc de placer les examens avant le Y.
Le ministère se dit ouvert à la concertation mais dans un cadre défini, et souhaite attendre la publication à l’automne du rapport de l’Inspection générale, qu’il a missionnée pour éventuellement aller plus loin.
Le SE-Unsa, avec l’intersyndicale, réclame une refonte en profondeur
Face à cette position jugée rigide, toutes les organisations syndicales ont exprimé un profond désaccord. Pour le SE-Unsa, les ajustements proposés sont insuffisants et ne répondent pas aux dysfonctionnements majeurs constatés. Nous continuons donc de dénoncer une réforme désorganisatrice : un parcours différencié inutile et délétère quand il est placé en fin d’année de terminale, engendrant une baisse des heures disciplinaires et affaiblissant ainsi la qualité de l’enseignement, mais aussi un calendrier d’examens anticipés qui accentue l’absentéisme et le décrochage scolaire.
Le SE-Unsa maintient sa position et demande l’abandon du parcours différencié dans le cycle terminal, le retour des examens ponctuels fin juin, la revalorisation des enseignements.
L’intersyndicale réclame également un moratoire sur la réforme en attendant un bilan approfondi, une réelle concertation avec les équipes de terrain, des décisions claires pour la rentrée. Elle refuse les ajustements à la marge et appelle à une remise à plat complète du dispositif, estimant que seule une réforme repensée depuis les réalités du terrain pourra redonner du sens à l’enseignement professionnel.
L’avis du SE-Unsa
Pour le SE-Unsa, les différentes réformes depuis 2009 ont appauvri le baccalauréat professionnel qui n’a cessé, de réforme en réforme, de perdre en heures d’enseignement et donc de ce fait en contenu de formation. Un dispositif qui permettrait de mieux préparer les élèves de bac pro à une poursuite d’études ou à une bonne insertion professionnelle n’est pas dénué de sens mais, ce qui l’est, c’est de penser que 4 semaines ou 6 semaines seraient suffisantes pour ce faire.
C’est pourquoi le SE-Unsa continue de porter l’idée qu’une année post bac, portée par des PLP qui connaissent les élèves de lycée professionnel, serait le dispositif approprié.