Le 23 juin prochain marquera, comme chaque année et partout dans le monde, la Journée olympique. L’occasion pour le ministère de l’Éducation et de la Jeunesse de rappeler son attachement à la pratique sportive des jeunes, sans véritablement mettre en lumière le travail des enseignants d’EPS.
Un événement de grande ampleur
Initiée par le CIO en 1948, la Journée olympique a pour objectif de promouvoir les valeurs de l’olympisme partout dans le monde et repose sur trois piliers : bouger, apprendre et découvrir, rassemblés dans la thématique de cette année : Être en forme olympique, en bougeant au maximum.
À un an des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, cette journée représente un enjeu important pour le pays, et le ministère ne pouvait faire l’économie de sa déclinaison à l’École.
À l’heure où la pratique physique des jeunes fait l’objet de toutes les attentions, et alors que la rentrée 2023 sera placée sous le signe du sport dans les écoles et établissements, nous sommes évidemment très attentifs aux propositions du ministère concernant cet événement.
Une mise en valeur très discrète des acteurs du sport à l’École
La page du site du ministère consacrée à la Journée olympique n’offre que peu d’informations, si ce n’est un lien renvoyant, via le site Éduscol, vers un formulaire d’inscription pour l’établissement, censé avoir réfléchi auparavant à l’événement qu’il souhaite organiser pour l’occasion.
L’inscription donne accès à un kit de communication et de ressources pédagogiques, inaccessibles autrement, ainsi qu’à une plateforme permettant de comptabiliser les minutes de préparation aux Jeux. Elle permet également d’établir un contact avec le mouvement sportif local, dans le cadre d’interventions extérieures au sein de l’événement organisé par l’établissement.
Pour le ministère, il s’agit surtout de promouvoir le dispositif des 30 minutes d’APQ, sur lequel le SE-Unsa avait déjà exprimé ses réserves du fait de la difficulté de sa mise en place selon les territoires. La généralisation de la pratique physique pour tous est loin d’être atteinte, et même si cette Journée olympique ne se veut pas, dans son intitulé, paralympique, il est également important de mentionner la difficulté de la mise en place des 30 minutes pour les jeunes en situation de handicap, comme l’a récemment souligné un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche.
L’avis du SE-Unsa
Le SE-Unsa regrette que la Journée olympique ne soit pas davantage qu’une opération de communication supplémentaire pour le ministère, dans la lignée des dispositifs tournés vers les Jeux 2024.
Si nous ne mettons pas en doute la volonté du ministère d’accroître et généraliser la pratique physique et sportive des jeunes, nous sommes plus réservés quant à la mise en valeur et la prise en compte des compétences des acteurs de terrain en contact direct avec les jeunes, à savoir les professeurs des écoles et les enseignants d’EPS.
Avant de recourir, à travers les 30 minutes d’APQ, à une externalisation opportuniste qui peut décrédibiliser, à terme, la profession, il est urgent de s’appuyer sur l’existant, en lui donnant les moyens d’exister : rénovation des infrastructures, accès à la pratique sportive pour les jeunes de tous les territoires, consultation et implication des enseignants qui sont les premiers garants d’une éducation au sport santé mais aussi au sport plaisir… Autant de leviers que le SE-Unsa continuera d’actionner pour une véritable reconnaissance de l’EPS, du sport scolaire et de leurs acteurs.