À l’occasion du dernier Comité de suivi de la réforme de la voie professionnelle, la possibilité laissée aux établissements de mettre en place des ateliers de philosophie à la place de la co-intervention en terminale bac pro a été annoncée.
Aller au-delà de l’expérimentation
Ainsi, de nombreuses expériences menées dans plusieurs académies ont mis en lumière des réussites et des limites, notamment liées à la difficulté à ancrer une continuité de tels apprentissages dans une structure comme les lycées professionnels caractérisée par une alternance de périodes de classe et de stages.
Pour autant, les bénéfices pour les élèves sont tangibles et susceptibles de consolider leur citoyenneté grâce au renforcement de l’esprit critique, barrière naturelle contre les obscurantismes ou autres fake-news.
Donner du sens
Par ailleurs, cette démarche contribuerait à donner du sens à leurs enseignements et à la construction de leur scolarité. En effet, avec la hausse quasiment inévitable du niveau de qualification, la plupart des bacheliers professionnels sont désormais appelés à poursuivre des études post-bac. Tant sur le plan de la méthodologie que sur celui de la culture générale, cette ouverture ne peut être que profitable.
Démocratiser la philo
Enfin, la démocratisation de la philosophie participe de la démocratisation scolaire ; plus de 45 % des élèves de voie professionnelle sont des enfants d’ouvriers et moins de 10 % sont enfants de cadres supérieurs. Il est donc urgent de briser un déterminisme social qui éloigne un pan de la population de tels enseignements. Cette ambition nécessitera des moyens de formation conséquents assortis d’une impulsion pédagogique volontariste.
L’avis du SE-Unsa :
Pour le SE-Unsa, c’est un premier pas visant à corriger une anomalie qui prive près de 200 000 élèves de la voie professionnelle d’espaces de construction du libre examen et dans une certaine mesure de liberté de conscience, auxquels participe la philosophie.