Réforme de la voie pro : clôture des GT mais toujours beaucoup de brouillard

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Vendredi 27 janvier, une journée de travail venait clôturer les 19 réunions sur "Ensemble, construisons le lycée professionnel de demain". Le SE-Unsa a pu y porter la voix des PLP sur le décrochage, l’insertion professionnelle et la poursuite d’études. Face à des acteurs économiques aux idées parfois simplistes, nous y avons rappelé que nos élèves étaient très jeunes et que le lycée professionnel était plus égalitaire que l’apprentissage, en particulier pour les filles. Nous y avons martelé notre opposition à une augmentation des PFMP et notre attachement à un cadre national du diplôme et au statut des PLP.
 
 
Une journée de bilan et de propositions 
 
Vendredi 27 janvier une journée de travail a clôturé les 19 réunions sur Ensemble, construisons le lycée professionnel de demain, durant lesquelles le SE-Unsa a porté la voix des PLP sur le décrochage, l’insertion professionnelle et la poursuite d’études. Face à des acteurs économiques aux idées parfois simplistes, nous y avons rappelé que nos élèves étaient très jeunes et que le lycée professionnel protège davantage des inégalités que l’apprentissage, en particulier pour les filles. Nous y avons martelé notre opposition à une augmentation des PFMP et notre attachement à un cadre national du diplôme et au statut des PLP.
 
Cette journée de clôture a permis de revenir sur l’enquête de la Direction interministérielle de la transformation publique qui rappelle que nos élèves et leurs parents sont plutôt satisfaits du lycée professionnel et que les équipes éducatives sont très éprouvées mais ne cessent de multiplier les initiatives au bénéfice des élèves. Les entreprises quant à elles souhaitent plus de coopération avec le lycée professionnel. Ce dernier point conforte notre position, à savoir que pour la réussite de nos élèves "plus d’entreprise" n’est pas LA solution, mais que celle-ci tient davantage dans le développement d’une meilleure synergie entre ces deux acteurs essentiels, permettant ainsi une réelle co-formation.
 
 
De 200 propositions à 14 puis 2 : à prendre ou à laisser ?
 
Les 4 groupes de travail ont produit 200 propositions fruits d’échanges entre les participants d’horizons très variés. Parmi celle-ci, 14 ont été retenues pour être travaillées lors de la journée de clôture. Il était demandé aux participants d’en retenir 2 :
 
  • S’affranchir de l’année scolaire et permettre un cursus modulaire lors duquel l’élève valide des blocs de compétences
  • Développer un tutorat/mentorat fort
  • Adapter le rythme et la durée des PFMP en fonction du parcours et des besoins des élèves
  • Prévoir dans l’organisation pédagogique des phases de préparation des PFMP et en améliorer le suivi et la capitalisation
  • Repenser l’accompagnement personnalisé pour qu’il puisse être effectif et efficace
  • Créer un parcours d’éducation à la mobilité avec des compétences à valider
  • Poser les conditions de la mixité des publics et de la mixité des parcours
  • Instaurer une année complémentaire facultative post bac pro, dédiée à la préparation de la poursuite d’études ou à la préparation de l’insertion
  • Mieux communiquer auprès des familles, des élèves et des entreprises pour revaloriser l’image du lycée professionnel
  • Créer des temps réguliers d’échange, de rencontre et de travail entre les entreprises et les personnels éducatifs
  • Inscrire dans toutes les formations en LP un volet relatif aux compétences psychosociales (soft skills) intégrés dans les apprentissages
  • Préparer et former les équipes de direction, professeurs et autres personnels éducatifs à la prise en compte des spécificités du LP
  • Favoriser les temps de concertation pour installer la nécessaire dimension collective de l’accompagnement des élèves/installer un temps de travail collaboratif dans le service des enseignants
  • Accompagner l’orientation dès le début du collège et dans la durée pour parvenir à des choix éclairés d’orientation faits par l’élève et sa famille
 
Les discussions vont se poursuivre entre le cabinet de la ministre et les organisations syndicales autour des éléments de la future réforme. Le SE-Unsa y participera pour porter ses mandats et défendre le statut des PLP.
Nous ne savons pas ce qui sera retenu des 200 propositions. Les 14 présélectionnées ? D’autres ? Seront-elles à prendre ou à laisser ?
 
Pour le SE-Unsa, la réforme ne peut pas être la somme de ces propositions dont certaines sont injustes et inacceptables.
 
 
Abandon de l’augmentation des PFMP : une victoire à confirmer
 
Lors de clôture de ces GT la ministre C. Grandjean a dit avoir entendu qu’il n’y avait pas consensus sur l’augmentation des PFMP et que s’il n’ y avait qu’une mesure à retenir parmi les propositions des groupes ce serait l’année optionnelle post-bac, post-CAP.
 
Le SE-Unsa reste mobilisé pour que les propos de la ministre se concrétisent. En effet, elle a dit avoir entendu qu’il n’y avait pas de consensus sur le projet d’augmentation des PFMP et a cité comme perspective notre proposition d’année post-bac facultative. Le SE-Unsa ne prend pas pour acquis ces inflexions très attendues. Après cette séance de clôture, devant la presse, la ministre a bien évoqué la suppression de l’augmentation des PFMP mais aussi une modularité de leur durée en fonction des élèves.
 
Le SE-Unsa s’oppose à ce que cette modularité corresponde à une organisation patronale qui verrait d’un bon œil une augmentation de la durée des PFMP pour les élèves qu’ils auraient choisis, et ainsi revenir à un apprentissage déguisé à bas coût.
 
 
Après avoir porté la voix des personnels des lycées professionnels dans ces réunions, le SE-Unsa prend acte des inflexions apportées et s’engage avec vigilance et combativité dans la nouvelle étape de dialogue social qui s’ouvre.