L’État se désengage du sport scolaire dans le 1er degré. C’est ce qui ressort de la modification de la loi visant à démocratiser le sport, à améliorer la gouvernance de fédérations sportives et à sécuriser les conditions d’exercice du sport professionnel.
Pour le SE-Unsa, il est inconcevable que le ministère n’assume plus les enjeux éducatifs du sport scolaire dans les écoles et que la fédération du sport scolaire dans le 1er degré, l’Usep se retrouve menacée. Le SE-Unsa appelle le ministre à ne pas se tromper de projet pour les élèves !
L’Usep, moteur du sport scolaire du 1er degré
Forte de ses plus de 700 000 licenciés, l’Union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep) organise des activités sportives pour les enfants de l’École publique, de la maternelle à l’élémentaire. En appui de l’EPS dispensée par les professeurs des écoles, elle fonctionne grâce à l’investissement de plus de 40 000 adultes bénévoles répartis sur près de 10 000 associations locales et une centaine de comités répartis sur l’ensemble des départements métropolitains et ultramarins. Véritable introduction à la vie associative pour les enfants licenciés, elle porte également, au-delà des rencontres sportives et à l’instar de l’UNSS dans le second degré, des valeurs de citoyenneté et d’inclusion.
Le rôle majeur de l’Usep dans le développement des élèves du premier degré n’est plus à démontrer, dans un contexte de crise sanitaire et de sédentarité inquiétants, qui a poussé le ministère à prôner les 30 minutes d’activité physique quotidiennes à l’École, et au moment où le focus sur les JO 2024 porte un éclairage sans précédent sur le sport scolaire.
L’Usep en situation de danger inacceptable
La place et la légitimité de l’Usep étaient jusqu’à présent inscrites dans le Code de l’Éducation, qui stipule que « l’État et les collectivités territoriales favorisent la création d’une association sportive dans chaque établissement du premier degré ». Or le 3 février dernier, était adopté un amendement au Code de l’Éducation qui supprime ce passage et favorise, en lieu et place d’une association sportive, la création d’« alliances éducatives territoriales », dans le cadre desquelles sont organisés des « projets culturels, sportifs, artistiques et citoyens » où s’inscrivent des activités qui « peuvent donner lieu à la création d’associations dans chaque établissement du premier degré ».
Si le texte n’acte pas directement la disparition de l’Usep, le fait que le volet sportif ne soit qu’un parmi d’autres, ainsi que la possibilité laissée aux mairies de favoriser ou pas la création d’une association sportive, constituent de véritables freins au développement du sport scolaire dans le premier degré et menacent fortement l’existence même de l’Usep.
C’est, en creux, un véritable renoncement de l’institution à développer le sport scolaire dans le premier degré.
C’est, à terme, la fin d’un service de qualité, la fin d’un grand choix d’activités sportives offertes aux élèves, la fin de l’engagement de milliers d’acteurs d’un sport scolaire citoyen, humaniste et inclusif, que les « alliances éducatives » ne promettent pas de garantir.
Le SE-Unsa se reconnaît pleinement dans les valeurs portées par l’Usep (communiqué de presse de la fédération ci-dessous) et demande au ministre de poursuivre son engagement dans le développement de l’association sportive dans toutes les écoles publiques du pays.