Après 2 années de covid et la sortie en juin de la première cohorte d’élèves transformation de la voie professionnelle, la rentrée dans les lycées professionnels et les Érea aura pu être sereine. Malheureusement, les annonces présidentielles de cet été, réitérées devant les recteurs le jeudi 25 août, ne le permettront pas.
À de multiples reprises durant l’été, le président et sa ministre déléguée à la voie professionnelle ont réaffirmé leur volonté de réforme de la voie professionnelle dans les 5 ans. Pour le président de la République, la filière professionnelle doit être une voie de choix, et par choix et cette réforme de la voie professionnelle doit être menée en se calquant sur la réussite de la réforme de l’apprentissage qu’il a conduite, selon la feuille de route suivante :
- adapter les formations aux besoins du marché du travail et des élèves
- confier aux lycées professionnels l’autonomie et les moyens d’innover
- mieux préparer les jeunes au monde de l’entreprise
- développer les temps de stage d’au moins 50 %, en les rémunérant de manière correcte
- faire converger le lycée pro et l’apprentissage
- recruter davantage de professeurs associés issus du monde professionnel, qui verra sa place renforcée dans les conseils d’administration
- revoir la carte des formations avec les régions et assumer de fermer celles qui n’insèrent pas et de développer celles qui fonctionnent
Le président semble avoir oublié que lors de son premier quinquennat le ministre Blanquer a mis en place une transformation de la voie professionnelle et la plupart des problèmes qu’il cite existaient déjà.
L’avis de SE-Unsa
Avant même d’avoir fait une évaluation de la réforme de 2018, ces nouvelles annonces mettent sous tension les collègues PLP et nous sommes très loin d’un retour de la confiance dans nos lycées professionnels.
La réussite de l’apprentissage a été épinglée par la Cour des comptes pour son coût et dès la rentrée 2022 les coûts contrat sont revus à la baisse.
Au sein de l’intersyndicale voie professionnelle, le SE-Unsa a exprimé ses inquiétudes dès la nomination de la ministre déléguée Carole Grandjean. Par ailleurs, le SE-Unsa a été reçu par celle-ci début juillet pour une prise de contact sans que d’annonces concrètes nous soient faites. Son discours a été très éloigné du monde de l’éducation.
Nous lui avons rappelé nos mandats syndicaux pour la voie professionnelle, l’épuisement des équipes depuis la mise en place de la dernière réforme et la nécessité absolue de conserver la formation professionnelle sous statut scolaire.