La dernière assemblée générale de l’Union sportive de l’école primaire s’est tenue les 19 et 20 avril 2025 à Saint-Nazaire. Une manifestation plus engagée que jamais au lendemain des JOP. Le SE-Unsa était présent.
L’héritage des JOP : l’isolement du sport scolaire du 1er degré
Que reste-t-il de l’engouement populaire qui a précédé et accompagné les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ? Pour le président Macron, cet événement très attendu devait contribuer à faire de la France une nation sportive. Si l’on a pu constater un réel sursaut de la pratique physique et sportive d’une partie de la population, on peine encore à constater l’effet JOP à l’École. Ni l’EPS, ni le sport scolaire n’ont véritablement profité de cet intérêt soudain du ministère pour la pratique physique et sportive des plus jeunes, comme le SE-Unsa l’a souligné au cours de la table ronde qui a clôturé le stage des dirigeants, la veille de l’assemblée.
Pourtant, dans le premier degré, l’Usep n’a pas démérité : forte de ses 800 000 licenciés et de la participation de plus de 2 millions d’enfants aux rencontres qu’elle a organisées, ainsi que de ses 50 000 attestations délivrées du Savoir rouler à vélo, l’association du sport scolaire du primaire se pose comme un acteur majeur du développement de l’activité physique et sportive des enfants scolarisés à l’école publique. Et ce dans un contexte de rigueur budgétaire : l’Usep a dû faire face à une baisse de ses subventions et du budget alloué au sport, ce qui ne manque pas d’ironie après toute la communication ministérielle autour du sport-santé.
L’Usep et les JOP : des efforts très mal récompensés
Ainsi, l’Usep aura été actrice de l’héritage des JOP, mais pas bénéficiaire. Et ce, malgré la forte implication et participation de l’association à cet élan sportif (le Carnet de l’enfant, Les enfants font leurs Jeux, Semaine olympique et paralympique…). Or l’héritage aurait dû se concrétiser par la demande de la création d’une association Usep par école et par une augmentation des chargés de mission sur le sport scolaire.
Nous en sommes malheureusement encore loin : la rentrée de septembre 2024 n’a pas bénéficié d’un effet post JOP, et le nombre de licenciés Usep accuse une baisse. L’Usep n’a pourtant pas démérité : négociations pour un contrat d’assurance plus juste afin de diminuer le coût de la licence, effort pour maintenir le fonctionnement de tous les comités, lutte pour ancrer la pratique physique et sportive dès le plus jeune âge, au-delà du simple besoin de bouger, allant ainsi bien plus loin que le discours institutionnel et les dispositifs d’affichage.
Il est donc aussi surprenant qu’injuste de comptabiliser seulement 14% d’enfants scolarisés dans le public possédant une licence à l’Usep (que le pass Sport, par ailleurs, ne permet toujours pas de financer), et 19% d’associations Usep sur l’ensemble du territoire.
L’avis du SE-Unsa
Alors que l’inspection générale promet de nouveaux programmes d’EPS tenant compte des particularités du premier degré à compter de la rentrée 2026, et que les 30 minutes d’APQ vont se poursuivre l’année prochaine, il est nécessaire d’interroger les modalités de la complémentarité entre EPS et Usep. Cette dernière compte bien être partie prenante de la mise en œuvre de ces nouveaux programmes à travers un comité de relecture, et les prendre en compte dans la construction de ses futures actions. Le SE-Unsa veillera lui aussi à ce qu’une véritable considération de l’Usep soit actée dans les futurs programmes, qui va de pair avec un renforcement de la formation initiale et continue en EPS des professeurs des écoles, afin de lui donner les chances d’atteindre son objectif que nous partageons : la construction d’un enfant citoyen sportif, bien dans sa tête et dans son corps, bien avec les autres et dans son environnement.