Le premier plan national d’action pour l’égalité professionnelle entre les femmes et hommes a été mis en place au sein du ministère de l’Éducation nationale entre 2021 et 2023. Un bilan en a été dressé avant de rédiger un nouveau plan pour les années 2024 à 2026. Le SE-Unsa a rappelé ses exigences sur ce sujet et a souligné les points d’amélioration ou de vigilance à intégrer au prochain plan.
De premières avancées…
Le plan national d’action 2021-2023 pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes a été établi en application de la loi du 6 août 2019 de transformation de la Fonction publique, qui prescrit à tous les employeurs publics de se doter d’un plan d’action pluriannuel pour l’égalité professionnelle.
Dans son préambule, le ministère de l’Éducation nationale déclare que des avancées significatives ont déjà eu lieu depuis un plan d’action envisagé dès 2017. La part des femmes a augmenté dans les emplois de cadres supérieurs (dont les recteurs), et l’ensemble des cadres bénéficie systématiquement d’une formation à l’égalité professionnelle et à la lutte contre les discriminations. Mais les marges de progrès sont très importantes, notamment en ce qui concerne les personnels d’enseignement, d’éducation et d’accompagnement.
Mais encore beaucoup de chemin à parcourir
La prise en compte de l’égalité entre les femmes et les hommes dans les procédures d’avancement a été inscrite dans les lignes directrices de gestion comme un principe majeur. Toutefois, les conditions d’un égal accès aux métiers et aux responsabilités professionnelles sont loin d’être réunies.
En effet, le déroulé de carrière des femmes est souvent impacté par l’incompatibilité (qui n’a pourtant pas lieu d’être) de certains postes à profil ou à exigences particulières avec l’exercice de missions à temps partiel. Cela a des conséquences notamment en matière de rémunération puisque ces postes, auxquels les femmes ont plus de difficultés à accéder, sont mieux payés.
L’accompagnement à la parentalité et l’articulation entre vie professionnelle et vie personnelle est également à améliorer. Ainsi les horaires des modes de garde usuels ne sont pas toujours adaptés à une société dans laquelle les deux parents travaillent. Il est donc d’autant plus important d’avoir une vigilance particulière sur les temps partiels sur autorisation. De même, le congé de naissance qui démarre seulement le jour-même voire le jour suivant peut créer un frein à l’appropriation par le second parent de cette étape puisqu’elle ne peut pas être anticipée.
Enfin, si les mesures de ce plan d’action sont à appliquer nationalement, beaucoup d’entre elles nécessitent d’être déclinées localement. Malheureusement, certaines académies ont tardé à s’emparer de ce sujet et commencent seulement à mettre en place des actions propres.
L’avis du SE-Unsa
L’égalité entre les femmes et les hommes est la grande cause du quinquennat. Pourtant, les avancées sont faibles. Pire encore, les récentes réformes comme celle des retraites ou encore le Pacte enseignant vont accentuer les inégalités entre les femmes et les hommes.
Le ministère de l’Éducation nationale le reconnaît : si la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes est inscrite de longue date dans les politiques déployées au bénéfice des élèves, il faut aller plus loin pour les personnels afin de passer d’une égalité de droit à une égalité de fait.
Pour le SE-Unsa, il est nécessaire de disposer d’indicateurs chiffrés, de définir clairement des objectifs et d’obtenir une implication forte de la hiérarchie, que ce soit au travers d’actions de prévention ou de suivi. C’est seulement en s’emparant concrètement et fortement du sujet avec un nouveau plan plus opérant que notre ministère pourra construire une réelle culture de l’égalité entre les femmes et les hommes.