Ce mercredi 13 octobre s’est tenu un comité de suivi. En effet, malgré le contexte sanitaire toujours incertain, la transformation de la voie pro poursuit son cheminement. Que peut-on en retenir ?
Coup de projecteur sur la voie pro
Le Comité est revenu sur l’Université École-entreprise des 7 et 8 octobre à Poitiers. Toutes les composantes de l’Unsa étaient présentes. Cet événement un peu précipité a vocation à devenir un rendez-vous incontournable. Des intervenants très divers du monde de l’éducation, de l’entreprise ou du syndicalisme ont pu échanger lors de tables rondes. Une part importante a été consacrée à l’évolution des métiers.
Au delà de la nécessaire valorisation de la voie pro, il a été question des liens à consolider entre les lycées professionnels et le monde de l’entreprise ainsi que de l’arrivée de nos jeunes sur le marché du travail.
Pour le SE-Unsa, il ne suffit pas de décréter que les entreprises et les lycées doivent s’entendre pour améliorer les relations entre ces deux mondes si différents. D’ailleurs, la promotion de la voie pro ne doit pas se résumer à l’apprentissage et aux plus grandes structures. Il ne faut pas oublier les petits LP et garantir la qualité de travail de tous les personnels.
Beaucoup de fatigue chez les PLP
La première période touche à sa fin et nos collègues montrent déjà les signes d’un certain épuisement.
Les PLP ne sont pas hors du temps et subissent, comme tous les autres enseignants, les exigences du protocole sanitaire. La lutte quotidienne pour le respect du port du masque et des gestes barrière demande une grande énergie.
Pendant ce temps, la réforme poursuit son cours et les classes terminales sont désormais concernées par les changements de la TVP.
Si les modules de poursuite d’étude et d’insertion professionnelle sont mis en place formellement, ils ont du mal à se distinguer du travail qui était effectué jusque là. De plus, malgré l’instauration de la plateforme Brio pour le chef-d’œuvre, la préparation de l’oral demeure assez délicate pour nos collègues qui jonglent entre plusieurs tâches et courent toujours après le temps. Enfin, la modification de l’oral de contrôle inquiète (voir notre article). La hausse du niveau d’exigence de l’épreuve instille une certaine inquiétude pour des enseignants particulièrement soucieux de la réussite de tous leurs élèves.
Le SE-Unsa revendique du temps de concertation intégré au service pour la préparation et l’évaluation des dispositifs ainsi que pour la mise en place d’un véritable travail collectif.
Des heures doivent être abondées dans les dotations pour garantir le caractère pluridisciplinaire des projets.
Un texte sur l’adaptation du nombre de semaines de PFMP devrait paraître rapidement. Il est attendu avec impatience pour sécuriser les personnels, les élèves et leur famille.
De nombreux chantiers à venir
Un groupe de travail sur les Gréta et l’apprentissage devrait être mis en place au sein du Comité de suivi. C’est une question sensible. Les enjeux sont importants et souvent peu connus, ou du moins peu médiatisés.
La question du bac pro métiers du sport a été également évoquée. Le ministère privilégie plutôt des unités facultatives sur certains bac pro...
Au-delà des filières déjà concernées, six autres diplômes pourraient être proposés.
Finalement, la réflexion sur les PFMP continue. Des questions de fond ont été abordées, citons pêle-mêle la qualité des terrains de stage, la valorisation du tuteur d’entreprise ou l’identification des stages sous le vocable PFMP.
Le SE-Unsa prendra toute sa part dans ces débats et sera force de proposition. Les améliorations envisagées doivent apporter une plus-value pour les élèves sans entamer les conditions de travail déjà difficiles des professeurs de la voie pro.
La question de l’égalité filles-garçon enfin sur la table
À l’instar du Comité de suivi LGT, notre Comité s’est emparé de ce sujet crucial. En voie professionnelle, l’orientation n’échappe pas à la reproduction de certains schémas.
De premières pistes sur les partenariats, des labellisations ou des objectifs chiffrés ont été abordées. Le lien avec les entreprises est capital car les problématiques d’orientation ont des conséquences concrètes sur la composition des équipes quelle que soit la structure. Les filières industrielles restent majoritarement masculines alors que certaines filières tertiaires demeurent presque exclusivement composées de filles.
C’est un travail de longue haleine qui repose sur un changement profond de mentalité et qui va bien au-delà du monde de l’éducation. Mais les acteurs de la communauté éducative, enseignants en tête, ont leur rôle à jouer pour influer sur ces réalités.
Pour le SE-Unsa, cette initiative est une bonne chose. Les stéréotypes doivent en effet être combattus dans un plan global qui envisage l’orientation dans toute sa complexité en actionnant tous les leviers possibles.
Les moyens devront être à la hauteur de l’enjeu et l’inscription de ces questions au sein même du projet d’établissement permettra d’impliquer l’ensemble des acteurs de l’établissement.