Un sondage de l’Unapei* sur l’École pour tous confirme l’analyse du SE-Unsa, même si la scolarisation des élèves de situation de handicap est très largement acceptée par les Français, la situation actuelle est très délicate. Le SE-Unsa revendique des réponses urgentes.
Un sondage révélateur
Le sondage réalisé pour l’Unapei* montre, comme le SE-Unsa le dit depuis de nombreux mois, que l’École pour tous est une source de multiples enjeux et attentes aussi bien pour les familles que les enseignants. L’Unapei rappelle que l’État n’arrive pas à scolariser au mieux les élèves en situation de handicap (490 000 à la rentrée 2024).
Le concept d’École pour tous a cependant avancé puisque 74% des sondés perçoivent l’École inclusive comme un bénéfice pour tous, mais 83% sont conscients des conditions de scolarisation inadaptées ou inexistantes et 89 % déplorent le manque important de professionnels formés. 80 % des Français perçoivent l’École inclusive comme difficile à mettre en œuvre pour les enseignants et considèrent qu’il est difficile pour l’École inclusive de s’adapter aux besoins spécifiques de chacun de ces enfants aux handicaps divers. Pour la majorité des Français, les solutions de scolarisation proposées sont adaptées à certains enfants en situation de handicap, mais pas à tous (81 %).
Des difficultés qu’il faut résoudre urgemment
Les difficultés actuelles ne sont pas nouvelles. Le SE-Unsa alerte depuis plusieurs années sur le paradoxe entre les chiffres triomphants annoncés à chaque rentrée depuis 2017 et la réalité du terrain. Les enseignants font aux mieux car l’École se doit d’accueillir tous les élèves dans leur diversité, mais ils ne peuvent pas tout faire.
Non, l’École inclusive n’est pas qu’une série d’annonces, c’est une réalité bien plus complexe que vivent les enseignants. Le Sénat, dans un rapport de mai 2023, souligne d’ailleurs que la politique d’inclusion scolaire s’est traduite depuis plusieurs années par une augmentation importante des moyens financiers et humains dédiés, ce qui a contribué à une amélioration sensible des capacités de prise en charge, sans réussir pour autant à répondre aux attentes des enfants et des familles concernés, et en mettant parfois l’institution scolaire en difficulté.
Cependant, aujourd’hui, beaucoup repose sur l’action de l’enseignant avec les AESH même lorsque les troubles et les difficultés ne sont pas de leur ressort. De nombreux enseignants souffrent de situations inextricables à laquelle l’institution doit répondre urgemment.
L’avis du SE-Unsa
Il faut des enseignants spécialisés et des psychologues pour traiter la grande difficulté scolaire, sans la confondre avec le handicap. Le SE-Unsa revendique des Rased complets dans le premier degré ainsi que la mise en place de Rased complets pour les collèges et les lycées professionnels.
Il faut également des personnels surnuméraires permettant de prendre en charge ponctuellement certains élèves, nécessaires pour soulager le quotidien de la classe.
Le SE-Unsa revendique une politique de l’École pour tous à la hauteur de l’ambition et des enjeux. Il faut donc des moyens pour accompagner les enseignants au quotidien. Il faut des professionnels du secteur éducatif et médical pour identifier les troubles des élèves en situation de handicap et les prendre en charge à l’École ou en dehors de l’École en fonction de la situation de chaque jeune. Le SE-Unsa demande donc l’ouverture de places dans les établissements médicosociaux.
* Union nationale des associations de parents d’enfants inadaptés