Après la mise en place d’un groupe de travail dédié aux questions d’égalité entre les filles et les garçons dans les choix d’orientation au lycée général et technologique, le ministre a annoncé un plan avec pour objectif d’atteindre d’ici cinq ans un taux de 30 % minimum de mixité entre tous les enseignements de spécialité, toutes les séries technologiques et les filières post-baccalauréat.
L’orientation, une necessité...
Ce plan s’articule autour d’une série de mesures. Certaines d’entre elles rejoignent, en partie, les revendications que porte le SE-Unsa depuis longtemps. C’est notamment le cas de l’orientation qui devrait faire l’objet d’une attention renforcée. Le SE-Unsa s’en félicite mais regrette le manque de précisions des actions envisagées.
Des moyens doivent être dégagés avec une meilleure formation des professeurs investis dans l’orientation et notamment des professeurs principaux qui doivent être également mieux rémunérés. De plus, pour le SE-Unsa, il est important de recruter davantage de PsyEN, personnels ressources au sein des établissements sur cette question pour bousculer les représentations et tendre vers davantage de mixité. Enfin, une information renforcée sur l’orientation ne peut faire l’économie de la question des sources d’information mises à disposition des élèves. Le SE-Unsa demande que de réels budgets soient fléchés dans les établissements scolaires pour l’achat des ouvrages et des abonnements papier et numériques concernant l’orientation.
... mais elle ne fait pas tout
Outre l’orientation, les programmes et l’organisation des enseignements doivent être revus. Si le Conseil supérieur des programmes sera mis à contribution dans le plan présenté par le ministre, et particulièrement sur le sujet des usages du numérique, pour le SE-Unsa, les programmes doivent mieux intégrer l’égalité femmes/hommes, notamment ceux de sciences. Il faudra également veiller à une meilleure représentativité des femmes dans les manuels scolaires. Si les choses s’améliorent, le chemin à parcourir est encore long.
Favoriser la mixité et l’égalité filles-garçons, faire en sorte que les filles ne délaissent les disciplines scientifiques et numériques, tout cela demande du temps et nécessite la réflexion de toutes et tous. Ainsi, des mesures incitatives à la mixité telles qu’une bourse de l’égalité pour les élèves boursiers qui suivraient des spécialités ou séries sous-investies par leur sexe ou la création d’un label national lycée de l’égalité filles-garçons vont dans le bon sens.
On ne saurait oublier que l’égalité filles-garçons passe aussi par des dispositions de changement systémiques et pédagogiques qui concernent le lycée général et technologique, mais aussi le lycée professionnel pour lequel le SE-Unsa demande un plan similaire, ainsi que l’ensemble du milieu scolaire et la société tout entière. L’égalité filles-garçons est bien l’affaire de tous.