Élèves en difficulté : non au soutien à distance, oui aux Rased !

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La nouvelle idée de notre ministre : proposer aux élèves les plus en difficultés du soutien individualisé durant les vacances scolaires.
Alors que ce sont précisément les élèves les plus en difficulté qui ont le plus de mal à suivre les apprentissages à distance, il leur serait proposé davantage de contenus pédagogiques… à distance !

Les élèves qui ont le plus besoin de souffler et dont les parents surchauffent déjà (quand ils ont pu s'approprier les contenus) vont donc se voir proposer de « raccrocher » aux apprentissages par le même canal que celui qui les a vus décrocher. Pourtant, c’est bien dans la relation présentielle que s’entretient le rapport aux savoirs et aux apprentissages.
 
Les élèves qui ont besoin, plus que les autres, de la métacognition générée par le collectif seront de nouveau seuls face à leur écran et à leurs difficultés. S’il suffisait de mettre les élèves en activité pour qu’ils s’approprient les savoirs, s’il suffisait de les placer devant un écran ou une feuille d’exercice pour leur permettre de retrouver le chemin des apprentissages, quel serait le rôle des émotions dans les acquisitions ? Celui de la conscience de soi, de la mémoire, des stratégies de résolution… ?
 
Pour ces élèves et leurs parents, les vacances n’en seront donc pas. Cette mesure, dont la balance bénéfice-risque est négative, s'apparente à de l'acharnement pédagogique qui ne pourra avoir que des effets délétères.
 
En parallèle, alors que les missions de soutien et de remédiation aux élèves en difficultés relèvent des compétences des enseignants spécialisés E et G, de fortes menaces pèsent sur les Rased.
En effet, pour qu’aucune classe rurale ne ferme et que les taux d’encadrement soient améliorés, conformément aux annonces « carte scolaire », ce sont les enseignants qui ne sont pas face à une classe qui verront leur poste supprimé.

Pourtant féru de neurosciences, le ministre ignore l’ensemble des processus mentaux mis en œuvre face à une tâche scolaire. Il ne connaît pas la réalité des élèves en souffrance, des élèves en refus scolaire, des élèves en difficultés, en résumé des élèves en danger… Pourtant, il va demander aux enseignants, durant les vacances, d’exercer les fonctions d’enseignants spécialisés et, dans le même temps, il poursuit la casse des Rased. Déjà utiles pour ces enfants pendant le confinement (voir le témoignage dun maître G ici) ces enseignants pourraient jouer un rôle déterminant lors du retour en classe, auprès des élèves bien sûr mais aussi de toute la communauté éducative. Le ministre ne semble même pas y avoir songé.
De l’aide individualisée à la disparition des Rased, il n’y a qu’un pas qu’avec un peu de mémoire (2008), on aura vite franchi…
Au SE-Unsa, nous n’avons pas la mémoire courte et nous défendrons avec détermination les postes Rased lors des opérations de carte scolaire.
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