« Ev@lang collège », le test de trop ?

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Tous les élèves de troisième en collège devront passer un test de positionnement en anglais entre le 15 mars et le 19 mai 2021. Franchement pas une priorité en pleine crise sanitaire !
 
Ev@lang collège est un test de positionnement en anglais 100 % en ligne, mis au point par France Éducation international, un organisme public. Il permet de situer les compétences des élèves de A1 à B1 par des questionnaires à choix multiples dans 3 domaines : compréhension orale, compréhension écrite ainsi que grammaire et lexique.

Le test dure environ 30 minutes et tient donc dans une séance de cours ordinaire (à condition que le collège soit bien équipé) mais nécessite une familiarisation avec l’outil en amont. Cependant, il n’y a pas d’entraînement au test à mettre en place dans les cours.

Pour la Dgesco, les équipes pédagogiques disposeront « ainsi d’une base solide à partir de laquelle identifier les acquis et les besoins des élèves. L’analyse des résultats leur permet de mettre en œuvre, à leur échelle, les mesures et les stratégies les plus favorables aux apprentissages en langues vivantes et constitue un objet commun à étudier en inter-degrés dans le cadre de la liaison 3e-2de. »
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Certes, ce dispositif diffère des attestations en langues vivantes développées en BTS et des certifications proposées aux élèves des sections européennes et internationales qui sont achetées à des organismes privés, dans la mesure où il est développé par un opérateur public. Néanmoins, on peut interroger cette obsession du gouvernement d’imposer une évaluation des compétences en anglais parallèle au travail mené par les enseignants et aux diplômes délivrés par l’Éducation nationale. Imaginerait-il la même démarche en mathématiques ou en histoire-géographie ?

Ce test n’évalue que ce qui est facile à évaluer et les enseignants n’en ont pas besoin pour positionner leurs élèves sur les compétences visées. En revanche, il fait l’impasse sur des dimensions essentielles de l’apprentissage des langues vivantes : expression orale et écrite, interaction, médiation. Des activités langagières plus complexes à évaluer dans le CECRL.
 
Pour le SE-Unsa, si l’objectif est d’obtenir une montée en compétences des élèves, il serait sûrement plus efficace d’améliorer les conditions d’apprentissage (effectifs, horaires, ressources…).

Enfin, ce n’est clairement pas le moment de lancer un nouveau dispositif d’évaluation national alors que les équipes et les élèves sont confrontés aux contraintes et aux incertitudes de la crise sanitaire. Visiblement, on n’a guère le sens du timing au ministère…

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